Laurence Camacho-Egerie du Vintage

Laurence Camacho

fut l’une des deux Ambassadrices de l’Apéro Vintage dédié à la Mode le 27 septembre dernier au Pavillon du Lac, diggeuse de vêtements comme d’autres cherchent des disques ou des objets rares, Laurence a un style inimitable fait d’élégance rock’n’roll avec un fort goût pour les silhouettes 80, aujourd’hui installé à Paris après avoir vécu à Marseille et Bruxelles où elle a travaillé pour l’enseigne Episode, retour sur le parcours d’une passionnée du vêtement.

Laurence Camacho au Pavillon du Lac

Ton parcours?:

Après des études de stylisme à Paris, j’ai travaillé pendant 3 ans en fabrication chez des créateurs, puis j’ai rencontré des pionniers de la fripe, ex-associé de Kiliwatch, Philou Coco avait une grosse culture du Vintage et j’ai fait mes premières armes chez eux. J’ai ensuite passé 4 ans aux usines du Sud où j’ai vraiment appris le métier. Très vite, je me suis rendu compte que le Vintage m’intéressait davantage que tout le reste parce qu’il s’agit d’un vêtement éternellement recyclable, derrière un vêtement Vintage, il y a souvent une histoire, parfois une âme et avant-tout, c’est un vêtement que tu ne verras nulle part ailleurs et qui se mélangera merveilleusement avec d’autres pièces d’une garde-robe plus contemporaine.

On peut dire que le Vintage et toi c’est un peu une histoire d’amour?

Oui, en quelque sorte,  puis  le Vintage joue contre l’uniformisation et met en valeur une singularité, c’est quelque chose qui renvoie aussi à des idées des concepts….pour donner un exemple, les vêtements de certaines décennies portent en eux l’ image d’un mouvement, comme ce peut-être le cas dans la musique par exemple.

Le Vintage permet donc de se différencier?

Oui, en quelque sorte, on vit aujourd’hui dans une époque du jetable, de la consommation à tout-va, on ne s’attache plus au vêtement comme une valeur refuge ou encore le symbole d’un idéal comme ce fut le cas dans les années 70 où certaines pièces iconiques représentaient réellement une forme d’expression de soi, de liberté …, tout cela se perd désormais au détriment de grosses enseignes qui phagocytent et copient tout à la vitesse d’un supersonique….

A quoi fais-tu référence?

Aux grosses enseignes, les Zara et autre H&M qui sont les leaders du marché et inondent la rue, les gens prefèrent « le prêt à porter jetable » un peu comme les plats surgelés qui ne nécessitent aucune préparation et qu’on oublie aussitôt les avoir avalé….

Que penses-tu du Vintage en 2011, est-ce une tendance forte dans la Mode et comment te positionnes-tu par rapport à cela?

En 2011, porter du Vintage a pris d’autant plus de valeur que les gens n’ont plus aucune notion de style-d’autre part, ce qui m’intéresse dans le Vintage c’est que les prix restent souvent bien plus abordables que dans le prêt à porter et que c’est à la portée de toutes les bourses même les plus modestes, on peut se trouver un pull splendide pour 20 euros, une paire de bottes de cuir en très bon état pour 40 euros , du cuir et même des fourrures à des prix qui restent accessibles. C’est le principe même du Vintage que de pas être élitiste. D’autre part, mon positionnement se situe également vers la démarche personnelle des gens qui vont chercher quelque chose -un peu comme acheter du bio ou chercher des saveurs inédites quand on prépare à dîner….de plus, le Vintage est la base du vêtement, non seulement dans la coupe mais aussi dans la fabrication. Puis aussi, La pièce unique qui évite l’uniformisation…le bonheur de ne ressembler à personne d’autre!

silhouette Défilé Pavillon du Lac

Tes influences en terme de styliste/créateur?

Coco Chanel, Yves Saint-Laurent pour les grands classiques, puis Sonya Rykiel et plus récemment Rick Owens dont l’univers m’enchante.

Ton actualité?

Avancer dans mon job à Paris, habiller les artistes que j’aime et pouvoir faire du stylisme le plus souvent possible, bref, avancer!

Et bientôt, je vais ouvrir mon propre blog, on peut me trouver pour l’instant sur Facebook…

Black lady in white leather

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